Alexandre Bigot
Né dans le val de Loire en 1862, Alexandre Bigot suit d’abord un cursus scientifique. Il obtient une licence de physique à 22 ans et devient titulaire d’un doctorat de chimie en 1890, un an après avoir mis en service son premier four. Grâce à cette formation il expérimente une quantité innombrable d’émaux jusqu’à être sollicité par Ernest Chaplet et Eugène Carriès qui lui demandent conseil.
Le céramiste Alexandre Bigot reste attaché dans les mémoires pour ses collaborations avec de nombreux architectes de l’Art Nouveau mais c’est probablement sa découverte des céramiques orientales présentées lors de l’exposition universelle de 1889 qui influencera son orientation vers la production d’objets en grès. A la même époque le marchand et critique d’art Siegfried Bing lance une nouvelle revue Le Japon artistique dans laquelle il montre combien la nature tient une place centrale dans l’inspiration artistique. Et les Nabis qui ont déjà exposé chez lui sont ses lecteurs…
C’est en 1894, au Salon de la Société nationale des beaux-arts, qu’Alexandre Bigot présente ses premières réalisations. Le musée des arts décoratifs de Paris lui achète un vase. En 1895, il collabore avec plusieurs sculpteurs dans la réalisation de statuettes dont Pierre Roche, Jean-Antoine Injalbert ou René de Saint Marceau… Expérience qu’il prolonge par la suite avec des collaborations avec des sculpteurs comme Camille Alaphilippe ou Antoine Bourdelle. A la fin de l’année 1895, Siegfried Bing réalise d’importants travaux et transforme sa galerie en un vaste espace d’exposition-vente qu’il nomme la Maison de l’Art Nouveau. Alexandre Bigot y présente 22 œuvres. L’année suivante il crée à Mer, sa ville natale, la société Bigot et installe un magasin de vente 13 rue des Petite-Écuries où ses panneaux publicitaires annoncent la production d’objets d’art et de pièces destinées à l’architecture.
Commencent alors ses collaborations avec des architectes qui traversent tous les styles : Art-Nouveau avec Hector Guimard pour le Castel Béranger ; Henri Sauvage pour la villa Majorelle ou Jules Lavirotte avec qui il travaille sur ses trois immeubles emblématiques. Il collabore également avec les architectes qui commencent à explorer l’usage du béton et l’Art Déco notamment Auguste Perret pour le 25 bis rue Franklin, Édouard Arnaud pour le 1 bis rue Danton ou Louis Chavet pour le 8 avenue de Virzy, sans oublier Anatole de Baudot qui réalise l’église Saint-Jean-de-Montmartre, Frantz Jourdain pour les magasins de La Samaritaine ou la Porte monumentale de l’Exposition universelle de 1900. Dans cette liste non exhaustive nous nous sommes attardés sur les réalisations où les revêtements céramiques montrent l’étendue de leurs possibilités, sachant qu’un espace particulier est réservé aux immeubles de Lavirotte.
Sources documentaires : Wikipédia ; Encyclopédie Universalis.
15 octobre 2020