• rue de l’école de médecine (5), Paris 75005, Académie royal

La petite école

Au 5, rue de l’École de médecine, deux renommées soutiennent un fronton à la couronne royale

Au 5, rue de l’École de médecine, une plaque nous informe qu’ici est née Sarah Bernard. Montées sur l’imposte, deux renommées, bien antérieures à la tragédienne soutiennent un fronton à la couronne royale. Construit entre 1691 et 1695 par les architectes Charles et Louis Joubert, l’hôtel de la confrérie des chirurgiens abrite un amphithéâtre où les étudiants peuvent assister à des dissections.

Cette confrérie, héritière de la confrérie de Saint-Côme, fondée par Louis IX, vit alors son heure de gloire après l’opération de la fistule du roi Soleil par un chirurgien qui préconise une opération en contradiction avec les médecins du roi qui depuis plusieurs mois multiplient emplâtres et cataplasmes. L’opération a lieu avec succès le 18 novembre 1686. À partir de 1690 le nombre d’étudiant désireux de se former pousse la confrérie à l’acquisition d’un terrain pour l’édification de cet amphithéâtre. À l’extérieur, dans l’aile gauche construite par Louis Joubert entre 1707 et 1710, les malades peuvent y consulter. Héritière de la confrérie de Saint-Cosme, elle devient en 1748 Académie Royale de chirurgie avant de traverser la rue en 1775 et de s’installer au n°12.

Jean-Jacques Bachelier, chef modeleur de la Manufacture de Vincennes, a créé une école gratuite de dessin en 1765 qui devient école royale par lettre patente de Louis XV en 1767. En 1777 le roi lui affecte l’amphithéâtre récemment libéré. On y enseigne les mathématiques appliquées à l’industrie et au commerce, le dessin d’ornement et d’imitation (portrait, fleurs, animaux…) et la sculpture d’ornements. Destinée aux ouvriers et artisans, le dessin est la maîtrise indispensable à l’apprentissage. Elle est nommée Petite école en référence à la « grande » école des Beaux arts dont elle peut être l’antichambre. Henri Fantin-Latour, Rodin, Dalou, Carpeaux, Emmanuel Frémiet y sont passés… Sous la Restauration, l’école prend le nom d’École Royale et spéciale de dessin et de mathématiques appliquées aux arts mécaniques. Un siècle plus tard elle devient École Nationale des Arts Décoratifs.

Sources documentaires : Dictionnaire historique des rues de Paris, Jacques Hillairet, éditions de Minuit, 1963. https://paris-promeneurs.com/l-amphitheatre-de-chirurgie/. Histoire des chirurgiens, des barbiers et des barbiers chirugiens.