• Fontaine des 4 saisons (1739-1745), rue de Grenelle, Paris VII,
  • Fontaine des 4 saisons (1739-1745), rue de Grenelle, Paris VII,
  • Fontaine des 4 saisons (1739-1745), rue de Grenelle, Paris VII,
  • Fontaine des 4 saisons (1739-1745), rue de Grenelle, Paris VII,
  • Fontaine des 4 saisons (1739-1745), rue de Grenelle, Paris VII,
  • Fontaine des 4 saisons (1739-1745), rue de Grenelle, Paris VII,
  • Fontaine des 4 saisons (1739-1745), rue de Grenelle, Paris VII,
  • Fontaine des 4 saisons (1739-1745), rue de Grenelle, Paris VII,
    Fontaine des 4 saisons (1739-1745), rue de Grenelle, Edmé Bouchardon, alégorie de la ville de paris entre la Marne et la Seine
  • Fontaine des 4 saisons (1739-1745), rue de Grenelle, Paris VII,
  • Fontaine des 4 saisons (1739-1745), rue de Grenelle, Paris VII,
  • Fontaine des 4 saisons (1739-1745), rue de Grenelle, Paris VII,
  • Fontaine des 4 saisons (1739-1745), rue de Grenelle, Paris VII,
  • Fontaine des 4 saisons (1739-1745), rue de Grenelle, Paris VII,
    Fontaine des 4 saisons, alégorie du printemps.
  • Fontaine des 4 saisons (1739-1745), rue de Grenelle, Paris VII,
    Fontaine des 4 saisons, alégorie de l’été.
  • Fontaine des 4 saisons (1739-1745), rue de Grenelle, Paris VII,
    Fontaine des 4 saisons, alégorie de l’automne
  • Fontaine des 4 saisons (1739-1745), rue de Grenelle, Paris VII,
    Fontaine des 4 saisons, alégorie de l’hiver
  • Fontaine des 4 saisons (1739-1745), rue de Grenelle, Paris VII,
  • église Saint-Sulpice, chœur, 10 statues d’Edmé Bouchardon,
    Église Saint-Sulpice, chœur et statues d’Edmé Bouchardon.
  • église Saint-Sulpice, Edme Bouchardon (1698-1762), Jésus Chris
    Jésus-Christ appuyé sur la croix, Vierge de douleur.
  • église Saint-Sulpice, Edme Bouchardon (1698-1762), Saint Pierre
    église Saint-Sulpice, Edme Bouchardon (1698-1762), Saint Pierre, Saint Paul, Paris VI.
  • église Saint-Sulpice, Edme Bouchardon (1698-1762),  Saint Mathi
    Saint-Mathieu, Saint-Barthélemy.
  • église Saint-Sulpice, Edme Bouchardon (1698-1762), Saint Jacque
    Saint-Jacques le Mineur, Saint-André.
  • église Saint-Sulpice, Edme Bouchardon (1698-1762), Saint Jean l
    Saint-Jean l‘Évangéliste, Saint-Jacques le Majeur.

Les Paris de Bouchardon

Œuvre majeure d’Edmé Bouchardon, la fontaine de Grenelle récemment nettoyée offre, avec la statuaire religieuse de l’église Saint-Sulpice, une lecture « en situation » de deux commandes du XVIIIème à un sculpteur considéré en son temps comme un maître dans son art.

Fils de sculpteur, Edmé Bouchardon s’initie à la sculpture en assistant son père, puis dans l’atelier de Coustou jusqu’en 1722 date à laquelle il obtient le prix de Rome. À 25 ans, il rejoint l’Académie de France à Rome en 1723 où il reste neuf ans. Très vite il se distingue par la qualité de ses dessins et réalisations. À son retour à Paris, il est nommé sculpteur du Roi et obtient l’agrément de l’Académie.

Puis Louis XV perd la main…

Son œuvre la plus connue reste la statue équestre de Louis XV édifiée en 1763 sur l’actuelle place de la Concorde …et détruite à la Révolution. Dans sa chute, la main droite tenant le bâton de commandement se trouva isolée, récupérée et offerte par le Conseil de la commune de Paris à Jean Henri, dit Masers de Latude connu pour ses longs séjours en prison et à la Bastille. A sa mort en 1805 un monsieur Daval achète l’objet qui se retrouve en vente à son décès en 1822 et racheté par mademoiselle Delaunay marchande de curiosité pour 121 francs. Puis la trace se perd jusqu’en 1860 lorsqu’un monsieur Du Tronchay en fait don au Louvre. Les critiques soulignent le réalisme de cette œuvre monumentale… Les doigts prennent sur le bâton et les uns par rapport aux autres une position qui s’avère très naturelle. Les plis de la peau entre le pouce et l’index ou l’extrémité de la paume au niveau de l’auriculaire sont très réalistes. Enfin, prouesse technique pour l’époque : la fonte en bronze du monument s’est faite en un seul jet le 5 mai 1758 en cinq minutes et quatre secondes.

Une fontaine monumentale dans une rue trop étroite

C’est en 1739 que les échevins de la ville décidèrent d’acheter un terrain au couvent des Récollettes. Le quartier du faubourg Saint-Germain est alors en pleine transformation suite à l’ouverture du pont Royal et de l’hôtel des Invalides et il est devenu nécessaire d’organiser la distribution d’eau.

Aujourd’hui appelée fontaine des Quatre-Saisons elle souffre dès sa naissance d’un emplacement sans recul qui ne favorise pas la lecture d’un tel monument. La partie « décorative », assise sur le réservoir, se situe 4,8 mètres au-dessus du sol. Voltaire, pourtant admirateur de Bouchardon — qu’il nommait en 1736 dans son poème Le Mondain — s’en ouvrait dans une lettre au comte de Caylus le 19 janvier 1739, avant même son édification. Je ne doute pas que Bouchardon ne fasse de cette fontaine un beau morceau d’architecture, mais qu’est ce qu’une fontaine adossée à un mur dans une rue, et cachée à moitié par une maison ? [… ] Il faut que les fontaines soient élevées dans les places publiques, et que ces beaux monuments soient vus de toutes parts. Il n’y a pas une seule place publique dans le vaste faubourg Saint-Germain : cela fait saigner le cœur. Nous sommes dans le siècle des Lumières… et la fontaine des Innocents est toujours accolée au cimetière au croisement avec la rue Saint-Denis.

Contrairement aux usages qui voulaient que les échevins fournissent les plans, les élévations et les devis des constructions hydrauliques ; ils s’adressèrent directement à Bouchardon qui, le 6 mars, propose un devis du corps centrale. Dans sa description il donne les mensurations de l’édifice : la largeur (6,28 m) et sa hauteur (12,02 m). Concernant les figures il précise que la ville de Paris sera une femme richement vêtue dont l’attitude inspire la majesté, qui portera une couronne murale et assise dans un trône en forme de nef. A ses pieds deux autres figures couchées — la Marne et la Seine — occupées à répandre leurs eaux bienfaisantes. Chaque figure sera en marbre (fourni par la maison du roi).

Le 23 décembre un second marché est soumis pour adjoindre deux ailes en hémicycle qui accentueront la magnificence. Elles seront réalisées en pierre de Tonnerre comme les statues et les bas-reliefs qui l’orneront. Sa construction est achevée en 1740.

Une commande de 14 statues

L’église Saint Sulpice abrite elle-aussi une commande importante faite à Bouchardon par l’abbé Languet de Cergy. Elle est signée le 22 juin 1734 et porte sur 14 statues, le Christ, la Vierge et les douze apôtres. Bouchardon meurt en 1762 sans avoir terminé sa commande. L’ensemble des dix statues réalisées constitue malgré tout une des collections les plus importantes des œuvres de ce sculpteur. Le Christ, présenté tenant sa croix tout en humilité, est une reprise d’une sculpture proposée par Bouchardon en réception à l’Académie royale de peinture et de sculpture. La Vierge de douleur et les apôtres sont tous drapés d’une même étoffe avec leurs attributs. A la différence de la représentation habituelle Pierre est représenté avec un coq à ses pieds et Paul avec un livre sous le bras et brandit une épée, prêt à l’action…

 

Sources documentaires :
Edme Bouchardon (1698-1762), Une idée du beau. Catalogue de l’exposition présentée au musée du Louvre du 14 septembre au 5 décembre 2016, Louvre éditions.
Chefs-d’œuvre de Saint-Sulpice. Gaston Lemesle, 2005, éditions La compagnie d’hauteville.
Éloge historique d’Edme Bouchardon, sculpteur du roi. Lu à l’Académie de peinture le 4 septembre 1762.

 

 

 

 

 

 

 

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