Louis XIII place des Vosges
Cruel destin pour cette statue équestre de Louis XIII qui, place des Vosges, chevauche sous les yeux de son père Henri IV du pavillon du Roi mais, par chance, échappe au regard de sa mère du pavillon de la Reine (le médaillon de Marie de Médicis ne figure plus sur le pavillon de la reine). À l’origine la place des Vosges voulue et construite par Henri IV a été inauguré lors des fïançailles de Louis XIII avec Anne d’Autriche en 1612, on ne parle pas alors de place royale. Marie de Médicis avait dès 1604 — un an avant le début des travaux de la place des Vosges — souhaité offrir à la ville de Paris une statue équestre de son époux. Elle posait alors comme seule exigence qu’elle fût érigée sur le terre plein du Pont-Neuf, c’était la première statue d’un souverain dans l’espace publique à Paris.
Bien que royale et dédiée à Louis XIII par la volonté de Richelieu, ce n’est que vingt-sept ans après l’inauguration de la place des Vosges, que fût érigée cette statue. Initialement, Catherine de Médicis avait commandé un cheval en bronze à Daniel de Volterre, un élève de Michel-Ange, pour y asseoir son défunt Henri mort en ce même lieu des suites du fatal tournoi… Son projet n’eut pas de suite mais le cheval restait disponible ; Richelieu lui attribua Louis XIII pour cavalier. La Révolution la mit à terre et la Restauration confia à Cortot en 1825 l’édification d’une nouvelle statue. Celui-ci choisit de la sculpter dans un bloc de marbre blanc de Carrare… Mauvais choix. Avant même que la statue fût finie, des fissures ne laissèrent guère de doutes quant à la destinée du projet… Ainsi, fut imaginée cette béquille déguisée en tronc d’arbre.
Sources documentaires : Dictionnaire Historique des rues de Paris, Jacques Hillairet, Éditions de Minuit 1963. Secrets et curiosités des monuments de Paris, Dominique Lesbros, éditions Parigramme 2016