Le triomphe de Christo
Posthume et éphémère les deux mots associés à l’œuvre des artistes Christo et Jeanne-Claude résonnent de façon singulière, accolés avec l’Arc de Triomphe.
Posthume parce que Christo est mort en mai 2020 et Jeanne-Claude en novembre 2009 et que dans la tradition antique, le passage des armées romaines de retour des campagnes guerrières sous l’arc de triomphe devait les décharger des énergies destructrices qu’elles portaient en elles et qui l’auraient été pour leurs compatriotes (encyclopédie Universalis). Indissociable de son architecture, cette notion de passage marque l’histoire de l’Arc ; le 2 avril 1810 pour le mariage de Napoléon avec Marie-Louise le couple passe sous la maquette à taille réelle de l’Arc de Triomphe ; tout comme les cendres de l’empereur le 15 décembre 1840 de retour de l’île de Sainte-Hélène ; de Victor Hugo le 1er juin 1885 ; de Gambetta et de nombre de généraux. Sans oublier le soldat inconnu qui, d’une fragile flamme entretenue, garde le souvenir des énergies destructrices et consacre l’Arc de Triomphe en lieu de mémoire.
Éphémère dans sa construction l’œuvre de Christo ne durera que du 18 septembre au 3 octobre. Les 25000 mètres carrés de toile en polypropylène argenté joueront durant ces quinze jours à vibrer avec le moindre souffle d’air et réfléchir la lumière sans cesse changeante.
27 septembre 2021
Contacter l’ADAGP pour les droits d’auteur à la fondation Christo. © Photo Jean-Michel Drouet, videenville.paris