• bas releif, couvent des Capucines, écoinçon, Jules Dalou (scul
    Écoinçons, 4, rue de la Paix, Paris II, signé.
  • rue Lafayette (91), cariatide, Jules Dalou (sculpteur), Paris IX
    rue Lafayette (91), cariatide, Jules Dalou (sculpteur), Paris IX
  • Sépulture Famille Moïana, Jules Dalou (sculpteur 1838-1902), c
    Sépulture famille Moïana, cimetière d’Auteuil, Paris XVI.
  • Sépulture Famille Moïana, Jules Dalou (sculpteur 1838-1902), c
    Sépulture famille Moïana, Les Pleureuses, cimetière d’Auteuil, Paris XVI.
  • Sépulture Famille Moïana, Jules Dalou (sculpteur 1838-1902), c
    Sépulture Famille Moïana, bas-relief, cimetière d’Auteuil, Paris XVI
  • Salle des mariages, Mairie du Xè, Jules Dalou (sculpteur 1838-1
    La Fraternités des peuples, salle des mariages, Mairie du Xème.
  • Salle des mariages, Mairie du Xè, Jules Dalou (sculpteur 1838-1
    La Fraternités des peuples, salle des mariages, Mairie du Xème.
  • Aimé Jules Dalou (sculpteur 1838-1902), Cimetière du père-Lac
    Monument funéraire à Auguste Blanqui (1885), cimetière du Père-Lachaise, 91° division, Paris 75020.
  • Aimé Jules Dalou (sculpteur 1838-1902), Cimetière du père-Lac
    Monument à Victor Noir (1891), cimetière du Père-Lachaise, Paris XX, signé.
  • Cimetière du Père-Lachaise, Paris 75020, 66° Division, Charle
    Monument à Charles Floquet, 66° Division, cimetière du Père-Lachaise, Paris XX.
  • Aimé Jules Dalou (sculpteur 1838-1902), Cimetière du père-Lac
    Jean-Baptiste Boussingault (1887), cimetière du Père-Lachaise, 95° division, Paris XX.
  • Charles Amouroux (1843-1885), Chapelier, Communard, Aimé Jules
    Charles Amouroux (1885), cimetière du Père-Lachaise, 76° division, Paris XX, signé
  • Aimé Jules Dalou (sculpteur 1838-1902), Cimetière du père-Lac
    Albert Wolf (1891), cimetière du Père-Lachaise, 96° division, Paris 75020.
  • Aimé Jules Dalou (sculpteur 1838-1902), Cimetière du père-Lac
    Jules Jouy (1897), cimetière du Père-Lachaise, 53° division, Paris XIX.
  • Jules Aymé Dalou (sculpteur 1838-1902), Charles Robert, cimeti
    Charles Robert (1899), cimetière du Montparnasse, Paris XIV
  • Monument à Eugène Delacroix (peintre 1798-1865) 1890, Jules Da
    Monument à Eugène Delacroix 1890, Jardins du Luxembourg, Paris VI.
  • Monument à Eugène Delacroix (peintre 1798-1865) 1890, Jules Da
    Monument à Eugène Delacroix 1890, Jardins du Luxembourg, Paris VI
  • Jardins du Luxembourg, Jules Dalou (sculpteur 1838-1902), Monume
    Monument à Eugène Delacroix 1890, Jardins du Luxembourg, Paris VI
  • Lavoisier, Jules Dalou (sculpteur 1838-1902), Grand amphithéât
    Lavoisier, grand amphithéâtre, Sorbonne, Paris VI
  • Jules Aymé Dalou (sculpteur 1838-1902), Serrres d’Auteuil, fo
    Les Bacchanales (1898), fontaine du Fleuriste, serres d’Auteuil, Paris XVI.
  • Le triomphe de Silène 1895, Jules Dalou (sculpteur 1838-1902),
    Le Triomphe de Silène 1895, Jardins du Luxembourg, Paris VI
  • Le triomphe de Silène 1895, Jules Dalou (sculpteur 1838-1902),
    Le Triomphe de Silène 1895, Jardins du Luxembourg, Paris VI
  • Dufayel
    Le Progrès entraînant le Commerce et l'Industrie (1895), Fronton des magasins Dufayel, rue Clignancourt, Paris XVIII
  • Edmond Huet (ingénieur), Joseph Bouvard (architecte 1840-1920),
    Monument à Alphand, avenue Foch, Paris XVI
  • Aimé Jules Dalou (sculpteur 1838-1902), Monument à Alphand (18
    Aimé Jules Dalou (sculpteur 1838-1902), Monument à Alphand (1899), avenue Foch, Paris XVI.
  • Edmond Huet (ingénieur), Joseph Bouvard (architecte 1840-1920),
    Monument à Alphand, Edmond Huet (ingénieur 1827-1906), Joseph Bouvard (architecte 1840-1920), Alfred Roll (peintre 1846-1919), Jules Dalou (sculpteur), avenue Foch, Paris XVI.
  • Edmond Huet (ingénieur), Joseph Bouvard (architecte 1840-1920),
    Monument à Alphand, Paris XVI
  • Aimé Jules Dalou (sculpteur 1838-1902), Monument à Jean Leclai
    Monument à Jean Leclaire (1896), square des Épinettes, Paris XX.
  • « d’après l’esquisse de Jules Dalou (sculpteur 1838-1902)
    D’après l’esquisse de Jules Dalou (sculpteur 1838-1902), monument A.Levasseur, Paris XVI.
  • Jules Dalou (sculpteur 1838-1902); Paris 75007; Pont Alexandre I
    Les Lions (1899), pont Alexandre III, Paris VII.
  • Monument Scheurer-Kestner 1908 (inauguration), Jules Dalou (scul
    Monument à Scheurer-Kestner (inauguration 1908), Jardins du Luxembourg, Paris VI
  • Le_Paysan
    Le Paysan, Petit Palais, Paris VIII
  • Jules Aymé Dalou (sculpteur 1838-1902), cimetière du Montparna
    Sans sculpture, croix ou ornementation la tombe de Irma, Jules et Georgette Dalou, cimetière du Montparnasse, Paris XIV.

Jules Dalou, le sculpteur républicain

Homme du XIXe adhérant aux idéaux naissants de cette époque, Jules Dalou gardera sa vie durant une exigence de perfection qui lui feront détruire bon nombre de ses études personnelles et une incapacité à définir un prix pour une œuvre. Cette singularité l’amènera longtemps à conserver un emploi annexe lui assurant un revenu régulier.

Né parisien le 31 décembre 1838, Jules Dalou voit le jour dans une famille dont le père et la mère portent au plus haut les idées républicaines. Avec ses deux sœurs, et alors que l’enseignement n’est pas obligatoire, ils entrent à l’école communale avant que celles-ci poursuivent dans un atelier apprendre le métier de raccommodeuses de dentelles. Les hasards de la vie et des rencontres les font rencontrer Jean-Baptiste Carpeaux et lui montrer les dessins et les modelages que leur frère, alors âgé de 13 ans, réalise d’instinct à ses heures perdues. Bien qu’âgé d’à peine 25 ans, Carpeaux rencontre Dalou père et l’incite à orienter son fils vers la sculpture et le dessin. L’année suivante, Jules intègre La Petite École devenue par la suite l’École nationale des arts décoratifs. Carpeaux y est répétiteur de la classe de dessin et de modelage ; il presse son jeune élève à persévérer, lequel intègre l’école Nationale des Beaux-Arts le 31 mars 1854.

A partir de 1857, désabusé par l’enseignement trop académique à ses yeux, il ne suit plus les cours que pour profiter des facilités matérielles que procure les modèles et les vastes ateliers à disposition. Commence alors une période « bohème » durant laquelle il enchaîne des travaux de commande de la part d’orfèvres, d’ornemanistes ou de céramistes qui lui donnent toute l’aisance nécessaire pour mener joyeuse vie. En 1861 et 1862 il tente sa chance au prix de Rome sans dépasser une honorable deuxième place. Désenchanté et en quête de stabilité, il s’engage en 1862 dans un emploi de taxidermiste. Outre l’assurance de gagner sa vie il se satisfait de l’exigence de véracité des formes animales qu’il traite. Pour autant, son cercle d’amis de l’école des Beaux-arts l’incitent à reprendre ses outils. Il s’y remet et sculpte un enfant en sortie du bain enfilant une chaussette… Ses amis sont conquis et rassemblent leurs moyens pour en faire un moulage et la présenter au Salon où elle est montrée sous le titre Le bain.

Les premiers pas du sculpteur

Après ce premier encouragement un de ses amis, récemment employé à la construction de l’hôtel de la Païva des Champs-Élysées, le présente à Pierre Manguin en quête de sculpteurs. Il lui suggère de lui sculpter une plaquette de bronze de 60×20 cm représentant un des quatre arts : Peinture, Sculpture, Architecture ou Musique. Cette plaquette enchante l’architecte qui dès sa lecture lui offre 10 Louis — terme employé pour le « Napoléon » ou le « 20 francs or », une pièce d’or au 900/1000 de 6,45 g — lui commande les trois autres plaquettes et l’emploie à la réalisation d’autres sculptures pour l’hôtel de la Païva. Au delà de ce succès c’est la confiance retrouvée en son talent qui l’amène à la même époque à répondre à plusieurs commandes et — en 1866 — à réintégrer l’école des beaux arts pour concourir à nouveau au prix de Rome et bénéficier des avantages matériels. Son mariage la même année lui fait refuser le concours et l’engage vers une situation aux revenus plus réguliers chez les orfèvres Fannières de 1866 à 1870 où occasionnellement il côtoie Rodin, lui aussi passé par La Petite école. A côté de ces travaux, il donne la main à un décorateur, Lefebvre, dont l’atelier occupe la cour de son logement 102, rue du Cherche Midi. Le 27 mai 1867 naît prématurément une fille, Georgette, affectée d’un handicap mental et nécessitant des soins constants et permanent jusqu’à sa mort durant la première guerre mondiale. Cet entourage familial inspirera à Dalou de nombreuses sculptures autour de l’amour maternel ou des scènes de genre du quotidien qui feront son succès auprès de sa clientèle privée en Angleterre.

La Commune de Paris

La défaite de Sedan et l’avènement de la troisième République sont au début, l’objet d’une grande espérance ; d’abord par la chute de Napoléon III puis avec le siège et la Commune de Paris par l’avènement supposé d’un jour nouveau. Dalou a 32 ans et — bien que réformé de ses obligations militaires en raison de ses « pieds plats » — s’engage dans un bataillon de marche durant le siège de Paris qui le désigne comme délégué de son bataillon pour siéger à la Fédération de la Garde Républicaine. Parallèlement, à l’initiative de Gustave Courbet, la Fédération des Artistes est créée ;  André Gill devient conservateur du musée du Luxembourg et Dalou, Oudinot et Jules Héreau sont nommés conservateur du Louvre. Ces derniers veillent alors à garder dans ses fonctions l’ancien conservateur Barbey de Jouy et se donnent pour mission d’éviter toutes dégradations aux collections. A la fin de la semaine sanglante et sous la protection de Barbey de Jouy, les trois conservateurs cessent leurs activités au musée du Louvre. Condamné par contumace aux travaux forcés à perpétuité — pour usurpation de ses fonctions — Dalou fuit la France et rejoint Alphonse Legros un peintre Français installé à Londres et, lui aussi, formé à La Petite École.

Séjour en Angleterre

Sans argent, pratique de la langue ou autres connaissances que Legros ; Dalou se fait embaucher comme praticien… l’expérience tourne court. Après deux mois passés chez Legros il s’installe dans un logement composé de deux chambres et un matin Legros lui apporte une commande de 400 Livres pour deux statuettes en marbre : la Poésie et la Musique. Le même jour le comte Carlisle, pair d’Angleterre et ardent socialiste rencontré grâce à Legros lui achète la Boulonnaise au rameau — une statuette d’environ 60 à 70 cm réalisée depuis son arrivée — puis les commandes affluent. Le comte de Carlside — après la Boulonnaise au rameau — lui demande son buste puis sa femme représentée assise ; suivent une Brodeuse et une Baigneuse. Ces premiers succès lui permettent de louer un atelier. Au bout d’un an il écrit à un ami rencontré chez Fannières qu’il souhaite employer …Heureusement, ici loin d’être des hommes rejetés, honnis, vilipendés, les Anglais nous reçoivent à bras ouvert, et cela dans la classe la plus riche, noblesse ou bourgeoisie. Jusqu’en 1874 les succès s’enchaînent sans pour autant le satisfaire. Son caractère entier lui fait régulièrement détruire ses dessins, ses ébauches et ses réalisations, insatisfait de leurs qualités ; dans la même logique il est désarmé pour fixer le prix à une œuvre. Tout en continuant ce travail de commande il recherche une activité lui garantissant un revenu régulier. C’est encore son ami Legros qui l’introduit dans l’enseignement de son art comme professeur au Royal College of Art. Durant les cinq dernières années de son séjour Londonien cette activité lui assure 300 Livres Sterling de revenu pour deux cours par semaine. Cette tranquillité d’esprit et les vacances associées lui font entreprendre le seul voyage qu’il ne réalisât jamais : la Belgique. Il y (re)découvre Rubens et en revient profondément marqué.

Jules Dalou par Auguste Rodin.

Retour à Paris

Ça n’est qu’en 1880 que Dalou rentre définitivement à Paris. Il reprend une activité de sculpteur-décorateur chez l’ornemaniste Michel-Victor Cruchet qu’il complète de quelques travaux pour le céramiste Ernest Chaplet. En 1883 l’exposition au Salon de ses bas-relief La Fraternités des peuples — visible dans la salle des mariages de la Mairie du X— et Mirabeau répondant à Dreux Brézé — salle Casimir-Perier du palais Bourbon — valent à Dalou une médaille d’honneur et l’admiration du public qui n’ira qu’en s’amplifiant avec la première inauguration du Triomphe de la République pour le centenaire de la Révolution. Pour autant, fuyant les mondanités, on ne connaît aucune œuvre importante de Dalou chez des particuliers en France. Seul, un groupe sculpté pour le duc de Grammont entre 1890 et 1892 semble avoir été réalisé pour payer les factures du fondeur Bingen. En revanche dès cette époque, deux œuvres majeures occupent Dalou : les monuments à Victor Noir et Auguste Bianqui au cimetière du Père Lachaise qu’il réalise grâcieusement par engagement républicain.

Le début de la fin

Le mois de mai 1893 marque un tournant dans la vie de Dalou. Des ennuis de santé le tiennent pendant plus de deux mois entre la vie et la mort, sous morphine et jusqu’à la fin de cette année-là, dans l’impossibilité de fournir un travail soutenu. Il prend à ce moment conscience qu’il lui faut également accepter des commandes beaucoup plus nombreuses pour, en cas de décès, ne pas laisser sa femme dans le besoin et assurer la prise en charge de sa fille par une institution. L’année 1894 est une convalescence occupée à suivre l’aboutissement de travaux en cours : Triomphe de la République, Silène, pour les plus aboutis sont au stade de la fonte. De nouveaux projets prennent corps — Le monument à Alphand et Le monument aux ouvriers. Mais la nécessité du repos lui fait changer son rythme de travail, il décide dès lors de passer le printemps et l’été à la campagne. L’hiver de l’année qui suit, lui fait durement ressentir son amoindrissement : sa vue baisse, ses forces diminuent, son agilité n’est qu’un souvenir.

Tout ce qui lui reste à vivre est décrit, dans ses notes au jour le jour, comme meilleur ou pire que la veille, dans une incertitude constante du lendemain. Parfois, en fin d’année, apparaissent quelques mots sur sa situation financière, comptabilisant son épargne au franc près. En 1897, une amie de la famille meurt, elle présentait tous les symptômes et sensations ressentis par Dalou. A la fin de cette année-là il fait préparer son testament et écrit le 27 décembre … Je veux consacrer les quelques jours de vie qui me restent aux travaux de commande. J’ai laissé de côté tout autre travail, J’abandonne le Paysan.

Jusqu’en 1899 Dalou avait toujours refusé la reproduction de ses œuvres en bronze Un ouvrage est fait pour une matière et pour une dimension et l’en changer est le dénaturer argüait-t-il. À partir de cette date il consent à la reproduction de certaines de ses œuvres. Ce changement permettra surtout aux exécuteurs testamentaires de fondre des œuvres pour financer l’Orphelinat des Arts où sa fille finira sa vie.

La mort enfin

Depuis presque un an, Jules voit sa femme Irma décliner sans qu’elle veuille consulter un médecin. Le 24 septembre 1900 il dépose chez son notaire les testaments de sa femme, sa fille et lui. Elle meurt le 18 novembre après avoir rédigé les faire-part de décès quatre jours plus tôt. Plus rien ne semble intéresser Dalou. Ses premières préoccupations concernent le devenir de sa fille et son « placement » à l’Orphelinat de Arts qu’il contacte, et nomme légataire universel posant comme seule condition : respecter absolument sa liberté de conscience et cela jusqu’à son dernier souffle. Le Monument à Scheurer-Kestner est la dernière œuvre qui le retienne encore, sa finition est telle que sa reproduction dans le bloc de marbre arrivé en 1902 ne laissa aucune place à l’interprétation. Au printemps 1901, le buste de Marie Laurent qu’il se fit un plaisir d’offrir à la fondatrice de l’Orphelinat des Arts le retînt encore un peu, à côté des rares œuvres de commandes restantes. Le 7 avril 1902 il confie ses dernières volontés à Auguste Becker son plus vieil assistant, lui précise les effets personnels qui doivent être joints à son corps dans son cercueil, passe avec lui l’ensemble des travaux en cours avec les défauts à corriger, et l’état de sa comptabilité avec ce qui reste dû et commandé. Il meurt huit jours plus tard. On retrouve ses dernières volontés relatives à son enterrement : pas d’honneur, pas de fleurs, pas de discours… Le cortège se limite à son beau-père, un oncle et quatre exécuteurs testamentaires. Sa fille, par crainte du choc émotionnel, en est dispensée. Aucune société, délégation ou signe distinctif n’est arboré, chacun est là individuellement et pour soi seul.

Source documentaire : Dalou, sa vie et son œuvre. Maurice Dreyfous, éditeur : H Laurens, 1903.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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